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Accueillir dignement et localement les personnes exilé.es, réfugié.es ou migrantes.

28 Sep 2023

Contrairement à ce que l’actualité semble laisser paraître, la question que nous vous soumettons est éminemment locale et occupe nos esprits depuis plusieurs mois.

Il est faux de dire qu’il y a une « crise migratoire en France » ; nous vivons surtout une crise de l’accueil des personnes. Les expérimentations locales le montrent : quand l’accueil des personnes exilées est organisé et coordonné, les choses se passent bien, et de belles histoires humaines s’écrivent.

Les fougerais.es doivent savoir que dans notre ville, des familles sont à la rue et sont hébergées au mieux chez des personnes humanistes, au pire dans leur voiture. L’été a été particulièrement difficile et l’hiver s’annonce pire que le précédent.

Fougères n’est pas dans une bulle, et il s’agit pour nous d’être à la hauteur des enjeux de demain. Le Haut-Commissariat aux Réfigiés de l’ONU note le 6 septembre dernier, que « les déplacements forcés atteignent des niveaux records à l’échelle mondiale, touchant 110 millions de personnes dont les droits d’asile sont menacés dans de nombreuses régions du monde du fait de politiques de plus en plus restrictives et de la diminution des possibilités de réinstallation et des solutions à long terme ». Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à la tribune des Nations Unies appelle à agir en commun dans un devoir d’humanité.

Il n’est pas entendable de fermer les yeux. Nous savons que cette responsabilité incombe à l’Etat, mais que faire quand le « 115 » ne répond plus ? Notre devoir d’humaniste est d’accueillir et d’accompagner ces personnes, sans distinction, de sexe, d’origine ou de religion.

Vous avez ce mois-ci annoncé aller au-delà des prérogatives qui sont les vôtres à propos des maisons de santé. C’est une bonne chose. Pourquoi ne pas faire de même quand des femmes, des hommes et des enfants scolarisés dans nos écoles sont bringuebalés d’hôtel en hôtel sans savoir où ils dormiront le lendemain ?

Les associations de solidarité s’épuisent à trouver des solutions au jour le jour.

Vous avez choisi, cette année de vendre le bâtiment de la rue Porte St Léonard, alors même que des appartements auraient pu servir d’hébergement d’urgence. Nous l’avions dit, nous n’aurions pas fait ce choix.

Nos questions sont donc les suivantes :

  • Nous demandons que la ville de Fougères adhère à l’association ANVITA (Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants). En 2021, la proposition d’adhésion à cette association avait été rejetée, c’est aujourd’hui une association force de propositions et de coordination qui compte comme adhérents de grandes métropoles comme Strasbourg ou Bordeaux mais aussi des régions. Dans le département, ce ne sont pas moins de 22 communes qui ont adhéré. On peut citer notre voisine Louvigné du désert.
  • Nous demandons de faire un état des lieux des logements vacants appartenant à la ville afin de les proposer aux associations présentes sur le territoire pour l’hébergement d’urgence, en établissant des conventions d’utilisation de ces locaux.
  • Nous demandons que la Conseil Municipal réaffirme fermement auprès des services de l’Etat son devoir moral et ses obligations légales d’assurer l’accueil et l’hébergement des personnes exilées sur le territoire français.

Les frontières ne sont pas et ne seront jamais des murs infranchissables, quoiqu’on fasse. Plutôt que de vivre retranché.es, aveugles aux souffrances du monde comme le proposent certain.es, il est de notre responsabilité d’agir à notre échelle, dans ce contexte de changement global à la fois climatique mais aussi géopolitique.

Elsa LAFAYE, Anthony HUE et Hélène MOCQUARD

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